• L’Hypocrite "Un grain de beauté" est disponible

Souriez, vous êtes beaux !

S’atteler à la question de la beauté, ce n’est pas chose facile. Elle nous concerne tous, qu’on le veuille ou non. On se sent démuni devant elle, avec nos complexes que les tonnes d’images sur les réseaux sociaux font grandir. La beauté semble davantage se trouver là où on veut bien la voir, surtout dans l’acceptation de soi, et est bien loin de pouvoir être réduite au fait d’être simplement né bien doté… Idée inaccessible, rien ne semble être à sa hauteur pour pouvoir répondre à son exigence de perfection. Pourtant nous trouvons beaucoup de choses belles, et souvent c’est le défaut d’une chose qui la rend belle et fait sa particularité.

Alors que la question de la beauté semble être devenue obsolète dans le domaine de l’art contemporain par exemple, elle s’est rabattue tout entière sur nos corps, à coup d’injonctions toujours plus extrêmes.

Trop gros.se, trop maigre, trop grand.e, trop petit.e, trop foncé.e.… Nous sommes toujours trop en et en même temps nous ne semblons jamais suffire pour atteindre cet idéal. Il est même possible aujourd’hui d’appliquer un golden ratio sur les visages (outil dont se servent largement les filtres sur les réseaux) : grâce à une équation mathématique conçue au temps de la Grèce antique, basée sur le chiffre Pi (plus connu comme étant le nombre d’or), nous sommes capables de déterminer si un visage est beau ou non. Ce serait donc aussi simple ? On en doute, et cela devient très ennuyeux.

Il devient nécessaire de rendre la beauté laide. Il faut déborder du cadre, tout éclabousser de nos chairs, de nos bouts de corps qui ne rentrent pas dans les jeans taille 44 vendus comme taille 38, des cheveux gris, trop frisés, de peaux jugées trop foncées.

L’équipe de l’Hypocrite vous propose dans ce numéro de passer du grand concept philo du beau à nos cosmétiques de salle de bain, en vous en faisant voir de toutes les couleurs, des gros, des vieux, des poilus, du makeup extravagant. Autant de beautés que de personnes, parce que c’est quand-même plus marrant.

Rappelez-vous, « L’étrangeté est le condiment nécessaire de toute beauté » (Charles Baudelaire)

Lucie Tostain